MUSIQUE ET TROUBLES DU NEURODÉVELOPPEMENT
APPRENDRE À APPRENDRE
Jouer de la musique pour un enfant est une belle opportunité de se réaliser dans une activité structurante. Apprendre un instrument, produire son morceau avec les copains puis le présenter en concert ensuite, c’est une expérience riche en découvertes et moments de partages.
L’objectif à atteindre est de rendre la découverte de la musique accessible au plus grand nombre en proposant un programme adapté aux profils de chaque élève.
« Le cerveau du musicien est mieux connecté. »
Michel Habib

Édito
Je ressens tout particulièrement l’impact et la richesse de la pratique musicale pour ces enfants lorsque nous abordons un concept, une idée ; l’enfant adopte alors ses propres tactiques pour arriver à assimiler une notion. Les chemins sont parfois détournés voire tortueux mais s’il visualise la destination concrète (jouer de la musique et non lire une partition) il sera davantage motivé et investi.
Un enfant TDA/H se rend compte que son énergie et l’imagination débordante deviennent dans ce cadre d’expression, une force, un atout.
Un élève dyspraxique en souffrance lorsqu’il (ou elle) tient son crayon ne part généralement pas en confiance sur un clavier de piano. En épurant le support mais surtout en proposant des consignes simples et accessibles nous observerons les progrès et les résonances bénéfiques pour la suite de ses parcours d’apprentissages.
Un jeune atteint d’autisme profitera d’un espace d’expression privilégié qui favorise les interactions avec son environnement mais également avec les autres musiciens ou intervenants.
Dans un registre différent qui ne relève pas d’un trouble neurodéveloppemental, un élève Hpi qui assimile assez vite les concepts harmoniques et la lecture sera parfois déstabilisé par ce rapport au corps et l’importance du geste dans la conduite du son. Travailler sur une interprétation au service de l’émotion est souvent un souffle qui amène des discussions et des échanges qui dépassent le cadre du cours de musique.
Globaliser les séances, prendre appui sur la musique pour ce qu’elle est et la transmettre avec passion est notre première vocation.
Enfin, n’oublions pas qu’un enfant ne se définit pas à travers son trouble ou son handicap : les comorbidités entre les différents troubles, l’environnement social et familial sont autant d’éléments à prendre en compte pour mettre chacun dans les meilleures dispositions pour véritablement JOUER de la musique ▌
Brice TENAILLEAU
Les avancées concrètes des neurosciences ont mis en évidence les liens entre musique et troubles du neurodéveloppement, notamment la dyslexie. La pratique musicale est une alliée dans l’évolution positive de ces troubles cognitifs, la musique a ce pouvoir de stimuler et de faire interagir différentes parties du cerveau en même temps (langage, motricité, émotions) :
▯La coordination subtile entre les processus moteurs et sensoriels stimuleront les mécanismes cérébraux à l’origine du trouble. Travail du geste dans l’espace (Dyspraxie).
▯Gérer l’attention et l’impulsivité lors du jeu en groupe pour la réalisation d’un morceau et d’une réalisation commune, passage d’un instrument à l’autre avec la possibilité de faire deux choses en même temps pour les enfant (TDA/H).
▯Amélioration du traitement de l’information phonologique, prise de repères des changements d’amplitude et de rythme de la musique (similarité avec ceux de la parole). Cette gymnastique cérébrale consolidera donc le travail de la lecture en cours d’acquisition (dyslexie, dysphasie).
▯Gérer l’attention et l’impulsivité lors du jeu en groupe pour la réalisation d’un morceau et d’une réalisation commune, passage d’un instrument à l’autre avec la possibilité de faire deux choses en même temps (TDA/H).